Le philosophe Bruno Latour, figure de la pensée écologique, est décédé | Pop Art

Le philosophe Bruno Latour, sur une photo de 2021 — Photo : Joël Saget/AFP

Le philosophe et sociologue français Bruno Latour, figure emblématique du monde des idées et de la pensée environnementale, est décédé tôt ce dimanche (9) à Paris à l’âge de 75 ans, selon son éditeur.

« Les Éditions La Découverte ont reçu avec regret la nouvelle du décès de Bruno Latour ce soir à Paris. Toutes nos pensées vont à sa famille », a écrit l’éditeur dans un communiqué à l’AFP.

Les œuvres de cet intellectuel, lues et louées à l’étranger, furent traduites en portugais. En 2018, le « New York Times » le qualifiait de « philosophe français le plus célèbre et le plus incompris ».

Après sa mort, le président français Emmanuel Macron a salué sur Twitter « un esprit humaniste et pluraliste, reconnu dans le monde entier avant de l’être en France ».

Latour est né le 22 juin 1947 dans une famille de négociants en vins de Beaune, dans le centre-est de la France. Il est diplômé en philosophie et en anthropologie. Il a enseigné dans des écoles techniques en France, mais aussi à l’étranger, principalement en Allemagne et aux États-Unis, où il a été professeur invité à Harvard.

Il fut l’un des premiers intellectuels à reconnaître son importance pensée écologique. L’intellectuel s’intéressait aux questions de gestion et d’organisation de la recherche et, en général, à la manière dont la société produit des valeurs et des vérités.

Il était particulièrement reconnu dans le monde anglo-saxon et plusieurs de ses ouvrages furent publiés pour la première fois en anglais. Son œuvre a reçu le prix Holberg en 2013 et le prix Kyoto en 2021.

Selon le jury du prix Holberg pour les sciences sociales, il a été jugé « créatif, humoristique et imprévisible ».

Ses œuvres traduites en portugais comprennent : « Où je suis : leçons du confinement à l’usage des êtres terrestres » (2021) ; « Jubilo ou les tourments du discours religieux » (2020) ; « Politique de la nature : comment associer la science à la démocratie » (2018).

Il l’a déclaré à l’AFP en 2021 Le changement climatique et la crise pandémique ont révélé une lutte entre « classes géosociales ». « Le capitalisme a creusé sa propre tombe. Il s’agit maintenant de résoudre ce problème », a-t-il déclaré.

Il a résumé son travail destiné au grand public dans certains de ses ouvrages et a élargi son audience avec des essais sur la politique.

Dans un essai, il défend l’hypothèse selon laquelle « depuis cinquante ans, nous n’avons pas compris les positions politiques si nous n’avons pas donné une place centrale à la question du climat et de sa négation ».

«C’est comme si une grande partie des classes dirigeantes avait conclu qu’il n’y aurait plus de place sur terre pour eux et le reste de ses habitants. Cela expliquerait l’explosion des inégalités, le niveau de dérégulation, les critiques de la mondialisation et, surtout, le désir désespéré de revenir à l’ancienne protection de l’État-nation », a-t-il déclaré.

Il fut l’un des créateurs de la théorie, nouvelle en sociologie, du « réseau d’acteurs » qui, outre les personnes, prend également en compte les objets (ou « non-humains ») et les discours, eux aussi considérés comme des « acteurs ». . .

Louvel Lucas

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