Pour les relations américano-françaises

L’édition en ligne du quotidien Kathimerini publie un article intéressant sur la décision des États-Unis d’aider de diverses manières aux opérations militaires françaises en Afrique, et plus précisément au Sahel.

L’aide des États-Unis à la France et aux entreprises qu’elle développe au Sahel, entreprises axées sur les relations avec diverses organisations islamistes opérant dans la région, est considérée par plusieurs analystes comme le résultat spécifique de sa décision. pour rétablir les relations avec la France après la crise diplomatique (relativement mineure) qui a éclaté l’automne dernier lorsque les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie ont cosigné l’accord AUKUS.

A cet égard, on peut mentionner que cet accord prévoyait la vente de sous-marins à propulsion nucléaire des États-Unis et de la Grande-Bretagne à l’Australie, ce qui a entraîné l’annulation de l’accord entre la France et l’Australie pour l’achat des seconds sous-marins français. . .

Nous partons d’un postulat théorique différent et disons que cette décision stratégique des États-Unis, qui en l’occurrence est déjà mise en œuvre, et de fait sur le terrain, (1) disant que la coopération des deux pays dans la zone sahélienne, d’une part, voyant que la tension créée par la formation du bloc de l’alliance AUKUS dans la région Indo-Pacifique s’est sensiblement atténuée, la France absorbant les effets de l’accord de manière relativement rapide et satisfaisante (2) et , insiste sur la de l’autre, l’intention des deux pays de renforcer leur relation alliée, avec comme point de référence un continent privilégié par la France (l’Afrique).

Les deux pays ont contribué à la désescalade des tensions qui ont éclaté en septembre dernier, mais la France n’a pas réussi à poursuivre ses réactions fortes, tant verbales que diplomatiques, en décidant le retour rapide de l’ambassadeur de France à Washington après son retrait initial. dès les consultations de Paris, les États-Unis se sont presque immédiatement empressés de reconnaître que leurs actions « hâtives » et « grossières » ne plaisaient pas à un allié stratégique comme la France.

Cela a apaisé la frustration française (3), l’étape suivante étant l’intention d’explorer, là où c’est possible, les conditions de développement de synergies entre les deux pays.

La zone sahélienne et les opérations militaires françaises y ont été le point de convergence et de développement de synergies, à la fois au point délicat et complexe où le partenariat des deux pays a été facilité par la préoccupation commune que partagent les actions du terrorisme islamo-djihadiste, ( 4) et quel peut être l’impact de ces actions (5)

Dans le même temps, cependant, nous pensons que la décision des États-Unis de s’impliquer plus activement en Afrique, sous cette forme, à un niveau plus profond, reflète leur intention de renforcer progressivement leur « empreinte » stratégique et géopolitique en Afrique, et la combler le fossé entre eux et la République populaire de Chine, qui a déjà renforcé son influence en Afrique, en nouant des liens avec certains pays et en menant une politique d’influence modérée.(6)

Et pour aller plus loin, les États-Unis s’orientent vers l’utilisation de l’infrastructure stratégique de la France, et par conséquent la connaissance française des idiosyncrasies et de la mosaïque complexe de l’Afrique.(7)

Dans la zone sahélienne, non seulement le partenariat de deux pays est un acteur important du bloc occidental élargi, mais aussi s’il peut être encore renforcé, par exemple en appliquant une politique d’aide ukrainienne à l’Europe de l’Est.

(1) Pour l’armée française, l’assistance des forces armées américaines sur le plan logistique, ainsi que dans la fourniture d’informations sur les activités et les mouvements des combattants de l’État islamique, est de la plus haute importance, à un moment où la France entend changer sa stratégie, renforcer les alliances politiques déjà formées dans la région, tout en s’efforçant de réformer les institutions démocratiques dans les pays de la région, au point où ces institutions doivent devenir inclusives et résilientes.

(2) L’alliance entre les trois pays anglo-saxons, malgré son homologue géopolitique, n’a pas contribué au changement des priorités géopolitiques de la France, ni à un niveau plus profond, malgré les vives réactions de la France (qui s’est également tournée vers l’Australie), a été considéré comme une menace stratégique.

(3) L’opération d’apaisement a été menée au plus haut niveau politique possible, comme en témoigne l’implication du président Joe Biden.

(4) Pour les États-Unis, qui n’adoptent pas une stratégie rappelant la « guerre contre le terrorisme » du début des années 2000, ainsi qu’une rhétorique éthique, la possibilité d’une expansion des groupes islamistes au-delà du Sahel, ce qui pourrait mettre en péril les intérêts américains, est « hors de propos », pour reprendre l’analyse d’Alexis Iraklidis. Voir à ce sujet Alexis Iraklidis, « La société internationale et les théories des relations internationales. A Critical Walk, ‘Sideris I. Publications, Athènes, 2005, p. 235.

(5) Pour une coopération à cet égard, voir ‘The US support France in Africa’, édition en ligne du journal ‘I Kathimerini’, 14/01/2022, www.kathimerini.gr/world/561668476/oi-ipa – stirizoyn -ti-gallia-stin-afriki / « La décision de la Maison Blanche d’apporter un soutien opérationnel aux militaires français en Afrique a été annoncée à l’automne par le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. ont pris en charge les ravitaillements, les vols sanitaires et autres opérations d’appui aux forces spéciales françaises en Afrique. »

(6) La République populaire de Chine exploite (en investissant des moyens symboliques) le passé colonial de pays comme la France et la Grande-Bretagne en Afrique, ajoutant à leur relative méfiance (sans impliquer leur absence, en particulier la France), ainsi qu’à l’intérêt diminué pour la période postmoderne des États-Unis (à l’exception de la Somalie, qui est considérée comme la « matrice » des organisations islamiques) et se concentrent sur le Moyen-Orient.

« Les États-Unis soutiennent la politique française contre la propagation du terrorisme », a déclaré un porte-parole du Pentagone la semaine dernière. « L’incident démontre l’importance que l’administration Biden attache au maintien de bonnes relations avec ses alliés et aux critiques qu’elle a reçues pour ses échecs diplomatiques envers la France. » Vous voyez, les États-Unis soutiennent la France en Afrique ;

Godard Fabien

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